Date : 16 mars 2014.
Bonjour Madame,
Bonjour Madame,
peut-être vous souviendrez-vous de
moi,
je suis Marie-Louise Jacquemin,
fille de votre professeur de piano de
Notre-Dame d'Orbec.
En surfant sur le net,
je suis tombée par hasard sur votre
relation
de vos années de pensionnat
que j'ai lu et relu avec un grand
intérêt, bien sur.
Étant externe, je n'ai pas eu à subir
les mêmes foudres des religieuses (oh mère Marie-André !)
mais tout ce que vous écrivez est la
pure vérité.
Des amies ont vécu la même chose et
certaines en ont été détruites...
En fouillant dans mes papiers de
famille,
j'ai retrouvé un programme d'audition
où vous figurez,
comme il m'en reste plusieurs,
je me ferai un plaisir de vous en
adresser un
si cela vous fait plaisir.
Pour ma part, je n'ai pas suivi tout à
fait les traces de ma mère
m'étant spécialisée dans les
méthodes actives de la formation musicale
que j'ai enseigné avec bonheur au
conservatoire de Nevers
en compagnie de mon mari, lui aussi
professeur.
Très amicalement à vous.
Marie Simon-Jacquemin
Bonjour Marie-Louise,
RépondreSupprimervotre mail m’a fait un immense plaisir.
Depuis que j’ai écrit “les couventines” mes souvenirs s’estompent
et j’ai peur que ma fragilité ait exagéré la dureté de ce système éducatif.
Vous confirmez que vous et d’autres ont souffert comme moi de ces religieuses sans cœur.
Merci de votre témoignage.
Si vos amies veulent m’écrire, je serai heureuse de les lire.
Si certaines ont été détruites, je vous propose de les aider.
Non je ne me souviens pas de vous,
nous n’étions pas dans la même classe et donc nous n’avions pas le droit de nous parler.
Je suis née en 1935 et vous ?
Votre maman a été mon troisième professeur de piano
et c’est la seule personne à Notre-Dame dont je garde un bon souvenir.
Pour la première fois je trouvais du plaisir à ses cours et donc à la musique.
Je la croyais célibataire et c’est d’elle dont je parle comme d’“une charmante demoiselle”.
Comme je l’aimais bien, je lui avais inventé une relation amoureuse avec Debussy dans le jardin sous la pluie !
Excusez les vagabondages de mon imagination de petite fille sentimentale.
Bien sûr si vous pouvez m’envoyer le programme de cette audition sans lumière et sans clair de lune
où l’énergie de votre maman en me soutenant m’a permis d’avoir mon seul succès en musique,
cela me fera extrêmement plaisir.
Voilà mon adresse :
Annick Biétry
11 rue Éliane
14000 CAEN.
Votre maman a certainement été très influente sur votre destinée.
Elle vous a orientée vers les méthodes de formation musicale.
J’envie vos élèves.
Pour moi, c’est certainement la difficulté d’effacer ces années douloureuses
qui m’a orientée vers mon métier de psychologue.
Merci encore de votre mail, recevez mon amitié.
Annick Biétry