mercredi 9 juillet 2014

Orbec les années 1920, 1940 - 45, et jusqu'en 1951.

Chère Madame,

en cherchant Orbec sur le net, je suis tombé par hasard sur votre livre les Couventines et j'ai été assez intéressé de retrouver tous les souvenirs typiques tels que les vôtres, maintes fois, racontés par ma mère (famille Meurice - Dinant / Belgique), et par mes 3 tantes, toutes pensionnaires à Orbec au lendemain de la 1ère guerre, venant de Dinant (ville martyr en 14-18,) et d'une famille « très catholique », (avec des grandes tantes religieuses ND et oncles prêtres missionnaires !) raison du choix d'Orbec... Bref.

Une de mes tantes, la benjamine et la plus « loustic » Marie-Antoinette (dit Nenette) est devenue religieuse à Orbec de 1921 à 1951 sous le nom Mère Jean-Marie Vianey (et y est enterrée à Orbec ou à Lisieux, je ne sais).

En 1949, j'avais 4 ans, ce fut mon premier long voyage en train. J'avais été la visiter avec mes parents, elle était déjà malade et gardée par Sœur Saint-François-de-Salle dans le home de leur ordre à Lisieux. Pour la petite histoire, j'avais dans les bras à la traversée de la frontière mon gros nounours dont ma mère avait remplacé, pour traverser la frontière le son, par des grains de bon café, disponible en Belgique à cette époque, pour l'offrir au couvent. Nous avions revisité aussi Orbec.

Ma mère, Marie-Louise restée en pension plusieurs années comme adolescente et jeune fille avait été très marquée par cette éducation qui semble assez proche de celle que vous avez eue. Elle avait une « dévotion » pour la fameuse Mère Hélène qui était sa confidente et amie jusqu'à son décès. Ma mère s'est mariée à 41 ans en pleine guerre (1942) et oh ! Miracle ! Elle a eu 2 garçons (dont moi-même) et après une retraite religieuse et une neuvaine : autre époque ! Elle m'en parlait souvent.

Ses deux sœurs plus jeunes M. Madeleine et M. Antoinette étaient plus rebelles. La 1ère a commencé un noviciat à Paris et après à Biarritz, mais cela ne lui bottait pas. Elle est devenue infirmière et est restée célibataire, comme également Marie Thérèse, plus artiste et pianiste grâce à Orbec.
La plus jeune est devenue Mère Marie Vianey à Orbec, peut-être l'avez-vous connue. Elle « ruait toujours un peu dans les brancards » et secouait ses sœurs religieuses.

Exemple : en 1940 à l'arrivée des Allemands c'était la panique au couvent, elles devaient évacuer en catastrophe. Que faire ? Comment s'habiller ? Ma tante a pris les rênes. Elle leur a fait dépendre les tentures du couvent et fabriquer par les sœurs couturières des jupes pour toutes, etc. Ma mère et mes tantes me racontaient plein d'anecdotes de ce type.

Autre exemple : elle écrivait toujours à son frère ingénieur électricien, alors en Algérie, pour tous problèmes techniques et électriques au couvent, il lui envoyait les plans de modification et conseils /instructions de travail, donc elle était la technicienne de service pour tout problème. En fait, je ne sais plus quel était son enseignement pour les élèves. Donc, beaucoup d'échange de courrier avec son frère et ses sœurs, beaucoup de visite de la famille à Orbec. C'est pourquoi, Orbec a été une partie de leur vie familiale.

J'ai « le livre de raison » de ma grand-mère (carnet de ménage) qui cite à chaque page Orbec , les visites, la prise d'habit, communions, les envois réciproques de nourriture pendant les pénuries, de livres religieux et de classe (mon grand-père Gustave Meurice étant libraire et importateur de livres à Dinant), donc au couvent, aussi comme le couvent a eu une part d'héritage familial.

Voilà si cela vous inspire des commentaires ou souvenirs.

Je vous donne le lien pour quelques photos et infos qui, peut-être, vous intéresseraient.

Voici donc le lien vers « Orbec et la Famille Meurice Dinant (Belgique) » dans ma Dropbox :

https://www.dropbox.com/sh/4mwn3bjgkr1e96r/AACMbQEfEjoz452VZ4AdEUU1a

Si vous avez un contact avec des historiens de l'institut Notre-Dame d'Orbec que cela peut intéresser, merci de me le faire savoir.

Vous pouvez leur « forwarder » cet email et leur donner mon adresse email.

Sincèrement votre,
André Poncelet