jeudi 20 mars 2014

Bavardages

Date : mercredi 19 mars 2014.


Bonjour Marie,

je viens de recevoir votre envoi qui m’a fait très plaisir et dont je vous remercie.

Le récit de votre vie et de celle de votre maman m’ont beaucoup intéressée. Vous dites que vous avez écrit vos souvenirs. Pouvez-vous me les communiquer ? Cela m’intéresse beaucoup dommage que je ne les ai pas eu plus tôt pour les joindre aux témoignages que j’ai collectés.

Sur les conseils d’une amie ethnologue j’ai envoyé hier mon texte à deux éditeurs, c’est une bouteille à la mer mais, si je ne cherche pas particulièrement à être publiée, une plus grande audience me permettrait sans doute d’autres rencontres et d’autres partages sympathiques comme avec vous.

Vous semblez avoir une vie de famille qui vous comble, tant de petits enfants doivent vous accaparer !

Moi, mon bonheur m’est venu de mes enfants. J’ai trois fils.

Merci beaucoup pour le programme. M-L Jacquemin, est-ce vous ou votre maman ?

Luc va sans doute le joindre au texte. L’annonce de la quête m’a bien amusée !

Oui j’aurai plaisir à bavarder avec vous plus longuement quand vous voudrez.

Si une publication s’annonçait peut-être pourrions nous collaborer ?

Je vous embrasse (oh pardon, c’est interdit...)

Annick Rivierre-Biétry
11 rue Éliane
14000 CAEN
02 31 34 23 92

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Ravie de savoir que l'envoi vous ait plu. Je dois vous dire que j'éprouve une grande méfiance pour l'ordinateur. Je ne sais pas faire grand chose avec.

Oui, je vous enverrai bientôt les quelques pages concernant le pensionnat. J'ai commencé à le fréquenter en octobre 39, à Lisieux où nous venions d'arriver. Ce fut pour moi une horrible découverte, dorlotée par mes grandes sœurs,  ce monde glacé me fait encore froid dans le dos... À Lisieux, les externes étaient plus nombreuses que les pensionnaires. J'eus une petite amie, élève de maman, chez qui j'allais jouer de temps en temps. Ses parents ainsi que sa petite sœur furent tués au bombardement du 7 juin. J'en ai eu un gros chagrin. C'était des gens particulièrement sympathiques. Un prêtre venu prêcher une retraite à Orbec à qui je confiais ma peine, me rétorqua que ce qui était arrivé était la faute des péchés des hommes et qu'il faudra beaucoup prier pour demander pardon... Il fallait mon caractère de bourrique pour se remettre de cela !

Sur le programme, c'était moi, hélas ! Je me suis mariée à 17 ans. Nous venons de fêter nos 63 ans de mariage. Avec le recul, je me demande maintenant si l'attirance que j'ai eu immédiatement pour Charles ne venait pas aussi du désir d'échapper à l'avenir que m'avait tracé ma mère... En tous cas ce fut très réussi ! Je dois vous dire que nos enfants nous trouvent très fous ! Nous avons une fille de 62 ans très artiste qui crée des bijoux assez déjantés, mais très jolis, et deux garçons : l’aîné à fait les beaux-arts de Dijon et a créé une entreprise de signalétique, le deuxième est chef d'exploitation dans une multi-nationale de céréales. Il chante aux chœurs du conservatoire et fait aussi beaucoup de sport. Ils se sont accrochés à Nevers comme des huîtres au rocher... Je ne les ai jamais embêtés avec la musique mais ils en ont faits comme ils ont voulu. Si maman a été terrible avec moi, elle a été pour eux une très bonne grand-mère. Nous sommes Ligériens à fond ! Bon ! J'arrête ici mon bavardage, moi aussi je vous embrasse.
Marie

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